Célébration de la Toussaint à Yamoussoukro: Mgr Joseph Aka donne la définition du « saint »

La fête de la Toussaint, moment pour célébrer et honorer toutes ces personnes ayant trouvé grâce aux yeux de Dieu, a été commémorée le vendredi 01 novembre 2024 dernier. Comme toutes les paroisses du Diocèse de Yamoussoukro, la paroisse Notre Dame de la Garde a vécu ce moment dans la joie et l’allégresse. Cette joie a été plus grande lorsque les fidèles chrétiens ont aperçu le premier responsable du Diocèse, leur père évêque, Monseigneur Joseph Aka, faire son entrée, pour présider en personne cette messe.

Cette visite surprise, très appréciée, a été marquée par un message poignant. Les Béatitudes, texte tiré de l’Evangile de Saint Mathieu, a guidé l’homélie du patron du Diocèse. « La Toussaint, c’est la fête la plus glorieuse de l’Eglise, parce qu’il s’agit de tous les élus de Dieu, les prophètes, les martyrs, les saints, ceux qui sont connus et ceux qui ne sont pas connus. Et ceux qui ne sont pas connus, il peut avoir des gens de cette paroisse, de notre pays, de notre diocèse. Parce que le saint, c’est qui ? Le saint, c’est une fleur qui exalte une bonne odeur que Dieu apprécie. Et donc, toutes ces personnes, dont la vie exalte une bonne odeur que Dieu apprécie, eh bien, elles sont saintes. Ce sont toutes ces personnes, qu’aujourd’hui, nous célébrons. Aujourd’hui, l’Église les honore… » A fait savoir Monseigneur Joseph Aka.

Interrogeant comment on peut devenir saint, il a invité les paroissiens de Notre Dame de la Garde, à suivre les chemins tracés par les Béatitudes : « Si vous avez lu bien les béatitudes, vous verrez que, à chaque béatitude, correspond une récompense. Ça correspond à une récompense qu’on ne peut pas imaginer dans le royaume des cieux. Les béatitudes nous montrent le chemin d’entrée dans le ciel. Ces hommes, ces femmes, qui ont mené une vie digne, sainte, une vie pauvre à l’esprit. C’est des gens qui sont détachés. Ces hommes et ces femmes, dont la vie, j’allais dire, est un deuil perpétuel, parce qu’ils pleurent, parce qu’ils pleurent. Ces hommes et ces femmes remplis de douceur, de gentillesse. Ces hommes et ces femmes qui ont fait soif de justice, d’amour, de paix. Ces hommes et ces femmes qui sont persécutés pour ce qu’ils sont… »

Poursuivant, l’homme de Dieu, a analysé deux Béatitudes avec les fidèles notamment « Heureux ceux qui pleurent et heureux ceux qui ont faim et soif de justice ». « Comment peut-on pleurer et être heureux ? Comment ? C’est comme on dit, quelqu’un est en deuil, et puis on dit la personne est heureuse et en deuil. Alors, de quoi s’agit-il ? Il y a dans la vie ce qu’on peut appeler la sainte tristesse. Tout comme il peut exister, si vous lisez bien l’Ancien Testament, vous verrez souvent la sainte colère de Dieu. Il s’agit de ces gens-là qui sont tristes à cause du mal dans notre société. Ces personnes ne s’inquiètent pas seulement de leur propre péché, mais du péché qui fait que le règne de Dieu est retardé. (…) Vous avez des gens comme ça dans la société qui sont perpétuellement en deuil parce que la société ne va pas. Et ça, ça devrait être notre rôle, mes frères prêtres. C’est nous. Aujourd’hui, il n’y a plus de prêtres pour dire que telle chose est mauvaise. Ça peut être même aussi, nous, Evêques, prêtres, sommes complices sinon pires. Alors, la béatitude d’aujourd’hui qui nous parle disant « bénis soit, ceux et celles qui pleurent » nous invite à une sainte tristesse. Prendre conscience de notre propre péché. C’est seulement quand on a pris conscience de son propre péché qu’on peut alors voir ce qui ne va pas dans la société et Å“uvrer au changement dans la société. »

Sur la deuxième Béatitude, sur lequel il s’est appesanti « Heureux ceux qui sont faim et soif de justice », il a fait noter « Mes frères, mes sÅ“urs, nous ne pouvons pas être des complices silencieux de l’injustice dans notre société. Nous ne pouvons pas être des complices silencieux du malheur dans lequel nos frères et sÅ“urs sont tenus… », a-t-il appelé prenant l’exemple de Mère Teresa de Calcutta, cette religieuse qui a Å“uvré à la justice en Inde. Aussi, il a fait mention de l’Archevêque Romero, assassiné pour son action contre l’impérialisme et le capitalisme qui sévissaient en Amérique Latine. « Mes chers frères, mes chers frères, vous avez faim et soif de quoi ? En Côte d’Ivoire ici nous avons faim et soif de quoi ? Vous êtes sûrs que vous avez faim et soif de la paix ? Est-ce que nous Å“uvrons vraiment pour la paix ? Tout le monde a faim et soif d’argent. On trahit son frère, on peut briser son frère, et quand ç’arrive, la paix ne va pas venir… », a-t-il tiré la sonnette d’alarme avant d’invité les paroissiens ainsi que les Communautés ecclésiales de base (CEB) à relire l’évangile du jour et à en tirer profit « Alors donc, la deuxième et la quatrième béatitude, nous invite, frères et sÅ“urs, à redoubler d’efforts dans notre cheminement vers le Ciel. Je vous invite à lire attentivement cette béatitude, à la méditer, travailler à intérioriser une béatitude. Si nous arrivons à cela, eh bien, nous pourrons voir que notre société, ou bien l’autre, ma famille, mon couple, peut changer un peu. () Seigneur notre Dieu, toi qui règnes maintenant au Ciel et désires que ta gloire royale s’établisse et s’affermisse sur la terre où nous sommes, donne-nous la grâce de rechercher toujours la sainteté de tout cÅ“ur et d’utiliser en particulier ta révélation des béatitudes comme un chemin à suivre pour atteindre le Ciel, pour atteindre le sommet de la sainteté, nous te les demandons, toi qui les règnes pour les siècles et les siècles. Amen !!! »

L’abbé Thomas N’guessan, Curé de la paroisse Notre Dame de la Garde a au nom des fidèles traduit sa gratitude au Père Evêque pour cette visite inopinée, qui a permit de nourrir spirituellement la famille chrétienne de N’Zuéssy. Au terme de cette messe Mgr Joseph Aka a serré la main de chacun des fidèles afin de communier avec ceux-ci.

AN LYRANE

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