CIV/Jean-Louis Billon rappelle aux Ivoiriens: «Il y a dans le cÅ“ur des hommes beaucoup de projets. Seul le destin de l’Eternel s’accomplit»

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Cocody Village était en fête, samedi 24 août 2024. Les catégories Blessoué Djéhou et Blessoué Dongba a célébré leur 5eme anniversaire dénommé « N’DEGO ». Et ces retrouvailles générationnelles ont été placées sous le haut parrainage de Jean-Louis Billon. Le député de Dabakala a saisi l’occasion pour lever un coin du voile sur son ambition présidentielle et le développement inclusif qu’il entend faire avec la méthode. Discours intégral.

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(…) Mesdames et messieurs.

Je voudrais remercier Cocody village, son chef, sa notabilité, et tous les parents, tous mes frères, pour l’accueil que j’ai reçu en rentrant au village, pour l’honneur que vous me faites en me choisissant comme parrain de cette importante cérémonie. C’est pour moi un honneur, un privilège, d’être fait fils du village.

Voyez-vous, et je suis heureux que vous ayez rappelé l’histoire des villages Bidjans. Nous sommes tous des Abidjanais. Mais peu d’entre nous connaissent l’origine d’Abidjan et connaissent l’histoire d’Abidjan.

Si nous sommes des Abidjanais, c’est grâce à vous, c’est par vous et c’est pour nous tous. Abidjan est la capitale de la Côte d’Ivoire.

On parle de capitale économique, mais c’est la capitale au départ et, Yamoussoukro est devenue par la suite capitale politique. Mais toute l’activité économique et politique se joue ici, à Abidjan.

Vous êtes les propriétaires terriens et les propriétaires de la ville. Malheureusement, on a délimité votre progression, votre progression, que ce soit à Adjamé village, que ce soit à Cocody village, tous les villages bidjans, tous, sans aucune limite. Mais on les connaît. Ce sont les véritables quartiers d’Abidjan.

Avant d’être des quartiers, ce sont des villages. Et ce n’est pas que c’est en Côte d’Ivoire que ça existe. Dans beaucoup de pays dans le monde, les grandes villes sont au départ des petits villages qui se sont améliorés, qui se sont touchés et qui finissent par devenir une grande ville.

Quand vous entendez Paris, ce sont différents villages. Qui ont porté le nom par la suite d’arrondissement. Mais avant, il y avait des arrondissements, ce sont des villages, qui ont des noms.

Et peu de gens connaissent les noms, parce que c’est devenu des noms de zones, des noms de rues. Mais au départ, c’est le village.

C’est comme ça que le 17e arrondissement, c’est Batignolles, le village de Batignolles. Le 16e arrondissement, c’est le village de Bassi. Si vous allez aux Etats-Unis, New York, ce sont des villages également. Le Queens et le Bronx, au départ, ce sont des villages. Quand les communautés sont venues s’installer, elles ont créé des villages. Et c’est la même chose à Abidjan.

Abidjan, il y a Bidjan dedans. Malheureusement, ces derniers temps, vous êtes victimes de ce que l’on appelle un déguerpissement. Un terme brutal, injuste, pour dire qu’on vous chasse.

On chasse des habitants, propriétaires terriens, qui habitent leurs villages, leurs quartiers et on leur demande d’aller habiter ailleurs, soi-disant pour le développement, pour l’agrandissement des voies. Alors, qu’au départ, on vous doit respect et remerciement.

J’ai critiqué cela, en disant qu’en se développant, c’est la méthode que l’on reproche. Personne n’est contre le développement. Et vous l’avez prouvé depuis l’histoire de la Côte d’Ivoire, depuis l’histoire coloniale jusqu’à ce jour, en permettant à l’ensemble des populations d’habiter à Abidjan.

Il y a une loi foncière en Côte d’Ivoire qui dit qu’on ne peut pas être propriétaire terrien si on n’est pas ivoirien.

Mais l’exception, c’est Abidjan ! Et chez vous, sur vos terres, tout le monde peut être propriétaire. Vous êtes les plus hospitaliers, les plus justes envers l’ensemble des communautés.

Malheureusement, avec ce qui vient de se passer, vous vous sentez exclus. Vous vous sentez discriminés. Vous vous sentez ségrégués dans votre propre village.

Et c’est contre cette injustice-là que je me lève et que je dénonce. Pour dire qu’en vérité, même quand on lève les taxes foncières à Abidjan, vos communautés devraient en recevoir une partie. Ce que je suis en train de dire, c’est n’est pas réinventé l’eau chaude, ce n’est pas quelque chose de nouveau. Dans de nombreuses nations, ça existe.

En discutant avec un ambassadeur, une fois, dans mon bureau, il me dit le problème de la Côte d’Ivoire, c’est que la Côte d’Ivoire connaît les mêmes préoccupations, les mêmes problématiques que l’ensemble des nations. Malheureusement, vous semblez ne pas savoir comment apportez des réponses. Or ces réponses existent, ont déjà été expérimentées ailleurs.

Il nous suffit de regarder ce qui s’est fait ailleurs, ce qui a réussi pour apaiser les communautés et l’appliquer avec votre consentement ici à Abidjan et partout en Côte d’Ivoire parce que les problématiques existent partout.

Au Ghana voisin, il y a des contrées où vous n’êtes pas propriétaire à vie de biens foncier. Vous avez un bail emphytéotique et vous payez un loyer. Et dans ce loyer, on prend une partie pour satisfaire les communautés, la royauté et les chefs. Et tout le monde est content.

En réalité, Cocody village, Adjamé village, Santé Village tous, quand on franchit, on devrait avoir une pancarte désignant Cocody village et qu’on reconnaisse le village avec une particularité qu’il y ait peut-être des pavés, des lampadaires en particulier et non pas directement d’ailleurs pour que le village se distingue du reste de la ville.

Et qu’on soit fier de désigner ce village et de se dire, je vais visiter Cocody village. Ça doit peut-être même être une attraction pour le touriste.

Mais grâce à vous, l’essentiel de l’élite ivoirienne a été fourni à l’université, dans les écoles. C’est à Cocody, Soignés au CHU comme nous, c’est à Cocody. Nous, nous sommes des enfants de Cocody. Mais combien d’entre nous sont déjà venu ici à Cocody village ?

C’est pour ça que je dis aujourd’hui, je suis honoré et privilégié d’être un véritable fils de Cocody.

Les Atchans, les Ebriés, les Bidjans, il y a plusieurs décennies, quand on disait qu’elle est le plat traditionnel de Côte d’Ivoire, on allait nous parler du foutou – sauce gnangan ou bien d’autre chose. Aujourd’hui, c’est votre Atiéké, que l’on retrouve partout en Côte d’Ivoire.

Il n’y a pas un village en Côte d’Ivoire, une région en Côte d’Ivoire, qui ne produit pas son Atiéké. C’est-à-dire que si vous aviez breveté même la fabrication de l’Atiéké, vous étiez les plus riches du pays. Ça va jusqu’au Burkina, Mali, au Niger, partout. C’est devenu le plat national voire africain.

Et, on va même dire, on peut dire que mon préféré, c’est l’Agbodjaman, ça vient d’ici. Mais, malheureusement, on oublie l’histoire. On est comme un pays qui perd sa mémoire par moment. C’est ici que tout a commencé. Et personne en Côte d’Ivoire ne doit se sentir exclu du processus de développement.

Malheureusement, et c’est pour ça que je le dénonce sans cesse et sans arrêt, ce qui s’est passé dernièrement dans Abidjan, vous vous sentez exclus, vous vous sentez discriminés, et vous vous sentez ségrégués. Et nous devons corriger cela un jour.

Je le dis, c’est pour tout cela que nous autres, nous nourrissons l’ambition de pouvoir diriger la Côte d’Ivoire un jour et changer tous ça.

C’est pour éviter l’injustice du développement réel afin qu’aucun Ivoirien ne se sente exclu du processus de développement. Qu’un Bidjan se sente chez lui à Abidjan. Soyez rassurés, en tant que fils du village, personne n’aime montrer son village de la main gauche.

Et donnez-moi la force, un jour, de pouvoir défendre le Village. On peut nourrir toutes ces ambitions-là, mais on n’y arrivera jamais seuls. Et c’est ensemble que nous allons réussir cela.

Sachez compter sur moi comme je prie et j’espère savoir compter sur vous. J’ai foi en l’avenir. J’ai foi en une Côte d’Ivoire plus juste. Une Côte d’Ivoire plus équitable. Afin, comme je vous le dis, que personne de vous ne se sente exclu du processus de développement. Et que nous y participions tous.

Et que personne ne perde son emploi parce qu’il ne fait pas partie d’un groupe ethnique, d’un groupe politique. Et que son patronyme n’est pas le même que le nôtre. Et que toutes les compétences participent à ce développement. Et qu’autour de nous, ce soit l’ensemble de la Côte d’Ivoire qui se retrouve.

Personnellement, dans mon équipe, ils sont de toute origine, de toute région, de tout bord politique. Je ne leur demande même pas, c’est leurs compétences et la photographie de la Côte d’Ivoire doivent se retrouver autour de nous.

Et il serait normal que ceux qui dirigent Abidjan soient des enfants des villages Bidjan. Permettez-nous de réaliser cela pour nous tous. Pour la Côte d’Ivoire. Pour Abidjan. Afin que nous puissions dire que nos enfants vont grandir dans un pays plus juste. C’est le défi qui nous attend !

Mais on peut avoir toutes les ambitions que l’on veut. Prions ! Comme le dit la bible dans les proverbes : « il y a dans le cÅ“ur des hommes beaucoup de projets. Seul le destin de l’éternel s’accomplit ».

Je tiens à vous remercier à nouveau de l’honneur que vous m’avez fait. Vous ne pouvez pas imaginer combien vous aviez empli mon cÅ“ur de joie aujourd’hui.

Merci à toutes et à tous. Merci à Cocody village et merci à toutes les familles de Cocody village.

Vivre la Côte d’Ivoire !


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