Que se passe-t-il réellement à Séguéla avec les autorités politiques et les populations qui de plus en plus crient à la trahison, notamment la jeunesse ?
Hier (mardi 30 juillet), la ville était en ébullition, des barricades ont été érigées, des pneus brûlés sur les voies principales de la ville, avec des jeunes révoltés à la suite de l’arrestation de deux des leurs. Ces jeunes ont été arrêtés pour avoir tenu des propos peu religieux à l’endroit du ministre Bouaké Fofana et au régime RHDP.
Pour eux, Séguéla n’aurait profité en rien du régime pour lequel ses fils se sont tant battu, selon les jeunes en colère. De quoi s’agit-il ? Selon notre source sur place « Une plainte portée par le député Aboubakar Sidick Koné, un protégé du ministre Bouaké Fofana, président du Conseil régional du Worodougou contre trois jeunes de Séguéla, Soumahoro Souleymane, Bamba Amadou et Binaté Youssouf, a soulevé le courroux des jeunes. Leurs camarades seraient poursuivis pour atteinte à l’honorabilité du député en question. Soumahoro Souleymane, à la suite de cette plainte, a été arrêté puis déféré. Ce que désapprouvent les jeunes et les populations qui ont décidé de descendre dans la rue.
En effet, tout serait parti d’une activité tenue le samedi dernier. C’était à l’occasion de l’installation du président de la Coordination RHDP du Forum de tous les fonctionnaires pour le Rhdp. Cette activité était placée sous le patronage du ministre Bouaké Fofana, par ailleurs, président du Conseil régional du Worodougou et le parrainage du député de Sifié-Kamalo-Worofla, Dr Aboulaye Méité.
Absent pour des raisons calendaires, le député de Sifié Kamalo-Worofla aurait demandé un report de la cérémonie, ce qu’aurait refusé le camp du ministre Bouaké Fofana notamment le député Aboubakar Sidick Koné, qui se trouve être le chef de Cabinet du ministre Bouaké. Ce dernier, contre toute attente, était présent en qualité de co-parrain. La cérémonie s’est donc tenue en l’absence du parrain, le député de Sifié-Kamalo-Worofla. Celle-ci n’a malheureusement pas connu d’affluence. Et pour le camp du ministre, cette situation aurait été occasionnée par le parrain, bien qu’absent ce jour là ».
A la vérité, les dernières élections régionales, depuis, divisent la jeunesse et les deux camps se regardent encore en chiens de faïence. C’est donc en guise de protestation contre la mise aux arrêts de leurs camarades que les jeunes ont érigé des barrages. Mais derrière tout ceci, c’est une jeunesse plus que révoltée que l’ensemble de sa classe politique qui, selon elle, n’a rien fait au profit de Séguéla. C’est un sentiment général partagé par tous.
Sur les réseaux sociaux et à travers des posts, de plus en plus de jeunes et des populations dénoncent l’état dans lequel se trouve leur ville. Malgré tous les cadres du RHDP originaires de Séguéla, la ville n’a connu aucun développement et aucune infrastructure n’est construite dans la ville. Dans une lette à la jeunesse de Séguéla, signée de Lassina Kéita, se présentant comme fils de chef de terre membre de la famille Kéita/Binaté, et relayée hier dans nos colonnes, celui-ci dénonçait ce manque d’infrastructures de développement. Il posait la question de savoir : est-ce qu’il y a une université à Séguéla, est-ce qu’il y a un stade à Séguéla, est-ce qu’il y a un lycée professionnel à Séguéla ? Est-ce qu’il y a un CHR de 30 milliards à Séguéla ? Est-ce qu’il y a une piscine olympique à Séguéla ? Est-ce qu’il y a une autoroute traversant Séguéla ? Est-ce qu’il y a un CAFOP à Séguéla ? Et de faire ce constat amer : « Séguéla est l’actionnaire principal de l’avènement de ce régime au pouvoir. Séguéla est le plus grand contributeur de l’avènement de ce régime au pouvoir, mais nous en sommes aujourd’hui les parents pauvres. Séguéla est la région qui a le plus saigné pour ce pouvoir, mais nous en sommes aujourd’hui les parents pauvres ».
Dans son appel, à la jeunesse de Séguéla, Keita Lassina conclut : « Si tu aimes Séguéla, si tu veux des infrastructures à Séguéla, si tu veux le développement de Séguéla, si tu es convaincu que Séguéla est une ville sinistrée aujourd’hui, lève-toi ! Levons-nous pour nos droits ! Evitons la fatalité. Prenons notre destin en main ! ».
Quand on finit de lire ces lignes et d’observer par la suite la révolte d’hier, il est clair que la jeunesse a décidé de prendre son destin en main face à la situation précaire que vit leur cité qui aura tout donné au régime RHDP.
La révolte des jeunes continue contre le RHDP
Mercredi 31 juillet. Deuxième jour de révolte de la jeunesse de Séguéla. Des pneus en feu, des barricades dressées, la ville paralysée. Les rues ont été, une fois de plus, envahies par des jeunes en colère pour réclamer la libération d’un des leurs, jugé puis mis sous mandat de dépôt, suite à la plainte portée par le député Aboubakar Sidick Koné, chef de Cabinet du ministre Bouaké Fofana, président du conseil régional du Worodougou, contre Soumahoro Souleymane, Bamba Amadou, Binaté Youssouf.
Soumahoro Souleymane a été mis en prison suite à cette plainte. Quant aux deux autres, ils ont été remis en liberté. Selon des sources sur place, c’est la veillée d’armes en ce moment, parce que les jeunes n’en démordent pas et se disent déterminés à poursuivre ce mouvement jusqu’à la libération de Soumahoro Souleymane.
« La réalité de Séguéla mérite d’être relayée parce que Séguéla, en 14 ans de régime du RHDP, n’a rien connu en matière de développement et d’infrastructures contrairement aux autres localités », soutiennent des jeunes.
Séguéla est devenue le chef-lieu de la fronde contre le régime RHDP qui n’a pas fini de décevoir ses militants. La réalité aujourd’hui vécue par de nombreuses localités longtemps restées dans le noir après avoir été enfumées est là et triste.
In Le Nouveau Réveil
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