Côte d’Ivoire: 11 partis politiques et 2 organisations de la société civile débout affichent leur volonté commune de construire un groupement uni, solide

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Ce vendredi 9 août 2024, 11 partis politiques et 2 organisations de la société civile ont animé une conférence de presse commune pour la formation d’un groupe uni et solide, au siège du PDCI-RDA à Cocody. Il s’agit de onze (11) partis et mouvements politiques, à savoir le MGC, le PDCI, le PPA-CI,  le COJEP, le GPS, l’URD, l’AIRD, le RPP, le PIP, Objectif République, le Renouveau Démocratique ; et deux (2) groupements d’organisations de la société civile, à savoir la FIDHOP et la PEC-CI. Déclaration commune.

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GROUPEMENT DE PARTIS POLITIQUES  ET D’ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE POINT DE PRESSE COMMUN ABIDJAN, LE VENDREDI 9 AOÛT 2024

Mesdames et Messieurs les journalistes.

Distingués invités, 

Mesdames et Messieurs.

Chers concitoyens,

Je voudrais vous saluer tous et vous remercier d’avoir répondu massivement à notre appel de ce jour.

Je prends la parole au nom d’un ensemble d’organisations politiques et de la société civile. Ce sont :

– onze (11) partis et mouvements politiques, à savoir le MGC, le PDCI, le PPA-CI,  le COJEP, le GPS, l’URD, l’AIRD, le RPP, le PIP, Objectif République, le Renouveau Démocratique ;

– deux (2) groupements d’organisations de la société civile, à savoir la FIDHOP et la PEC-CI.

Le présent point de presse commun vise deux objectifs essentiels.

− D’une part, il s’agit d’afficher ensemble notre volonté commune de construire un groupement uni, solide pour obtenir des réformes en profondeur du système électoral. Cette unité des partis politiques et des organisations de la société civile, tant souhaitée par la majorité des populations ivoiriennes, est une nécessité impérieuse pour sortir définitivement des crises électorales aux conséquences tragiques.

− D’autre part, nous sommes ensemble devant vous ce jour pour affirmer notre désaccord relativement au processus électoral tel qu’engagé actuellement, de façon générale et en particulier pour dénoncer l’opération de révision de la liste électorale telle qu’elle est annoncée par la CEI.

Mesdames et Messieurs.

Comme vous le savez tous, une élection présidentielle aura lieu dans notre pays l’année prochaine. Nous sommes tous mobilisés pour assurer que cette élection se tient dans la paix, sans violence d’aucune sorte ; qu’elle soit tout simplement une élection apaisée, après toutes les crises électorales que notre pays a connues. 

Or, notre système électoral actuel est l’une des sources majeures de conflits sociopolitiques qui occasionnent des crises graves en Côte d’Ivoire depuis 2010. Ce système ne peut donc pas, en l’état, garantir des élections apaisées dans notre pays. Malheureusement, si l’on n’y prend garde, la situation risque de perdurer puisque le gouvernement est resté jusque-là sourd aux nombreux appels des partis dans l’opposition et des organisations de la société civile qui réclament un dialogue politique franc et ouvert à tous. De surcroit, la Commission Électorale dite Indépendante (CEI) a engagé, de manière unilatérale le processus électoral et procède pour chacune des étapes de ce processus à une sorte de passage en force.

Après l’actualisation presqu’en catimini de la cartographie électorale et la programmation à tâtons de l’installation des commissions électorales locales, l’on a appris ces derniers jours, à travers la presse en ligne, que l’opération de révision de la liste électorale tant attendue par nos populations débuterait le 30 septembre pour prendre fin le 31 octobre 2024. Cette opération cruciale, qui doit permettre, entre autres, aux nombreux nouveaux majeurs et à tous les Ivoiriens non encore inscrits sur la liste électorale de le faire pour devenir membres du corps électoral, ne durera que 30 jours, soit un mois. Cette autre initiative confirme davantage la volonté de la CEI de passer outre la recherche de solutions concertées, prônées autant par les partis politiques dans l’opposition que par les organisations de la société civile, à l’approche de l’élection présidentielle de 2025. 

Cette situation projette déjà le spectre d’une autre crise électorale aux conséquences imprévisibles en Côte d’Ivoire.

Les organisations politiques et celles de la société civile réunies en ce lieu veulent, dans une dynamique d’unité, travailler à mettre fin à ce cycle infernal pour garantir à notre pays une vie démocratique normale et apaisée. C’est véritablement le sens de ce point de presse commun.

Mesdames et Messieurs.

Il est de notoriété publique qu’en raison des crises que le pays a connues, de nombreux Ivoiriens n’ont pas d’extrait de naissance. Une procédure spéciale a même été mise en place par le gouvernement pour régler ce problème. Malheureusement, cette procédure ne fonctionne pas correctement, car la lenteur et les lourdeurs administratives ainsi que les coûts qui en découlent découragent les requérants. Il en est de même pour l’obtention de la Carte Nationale d’Identité (CNI). Ne nous voilons pas la face, tous les Ivoiriens savent qu’il est impossible d’obtenir dans des délais raisonnables un certificat de nationalité pour se faire établir une CNI. À cela, s’ajoutent les coûts que génèrent ces documents administratifs, qui, pour la majorité des Ivoiriens restent élevés compte tenu de la cherté de la vie tant décriée par tous.

Par ailleurs, en consultant les chiffres du gouvernement tels qu’ils sont donnés dans les statistiques du Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2021 (RGPH 21), la population de nationalité ivoirienne, âgée de 18 ans et plus, était de 12 593 428 en 2021. Avec un taux de croissance moyen annuel de près de 3%, le nombre d’Ivoiriens en 2024 de plus de 18 ans et donc en âge de voter et qui devrait figurer sur la liste électorale est estimé à plus de 13 millions de citoyens. Quand on sait que trois années se sont écoulées de 2021 à 2024 et que par conséquent la population électorale actuellement de 8 012 424 d’inscrits a forcément augmenté, le minimum de nouveaux électeurs que l’on est en droit d’attendre de l’opération de révision de la liste électorale est de 5 millions de personnes.

Mesdames et Messieurs.

Nous estimons que l’inscription de nouveaux majeurs et de nouveaux électeurs sur la liste électorale ne doit pas être limitée dans le temps. C’est ce qui se fait dans de nombreux pays en Afrique, en Europe, en Asie et aux États-Unis d’Amérique.

Nous demandons que la liste électorale soit ouverte jusqu’à 03 mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025, c’est-à-dire jusqu’à la fin du mois de juillet 2025. En tout état de cause, la révision de la liste électorale ne doit pas faire partie des raisons du faible taux de participation des populations ivoiriennes aux échéances électorales à venir. Nous avons le devoir d’éviter que beaucoup de nos concitoyens ne puissent pas s’inscrire sur la liste électorale à cause du délai artificiel que leur impose la CEI.

Rappelons qu’en 2020, une période de 21 jours avait été consacrée à l’opération de Révision de la Liste Électorale pour une population électorale potentielle d’un peu moins de 9 600 000 personnes. Cette opération avait abouti à un chiffre global de 7 495 082 personnes représentant la population électorale révisée.

En 2022, alors que le nombre d’électeurs potentiels avait augmenté et était passé à 12 600 000, la période réservée aux opérations d’inscription, de mise à jour du statut et de vérificatiqs²nh cv²on de la présence des électeurs sur la liste électorale avait été de 32 jours. Nous le savons tous, il en a résulté la population électorale actuelle de 8 012 424. 

Il apparaît clairement que cette limitation de la durée constatée des deux dernières opérations de révision de la liste électorale est contre-productive puisqu’elle n’a permis d’enregistrer qu’environ 500 000 nouveaux électeurs entre 2020 et 2022.

Mesdames et Messieurs.

Au regard de ce qui précède, les organisations politiques et de la société civile, signataires de la présente déclaration adoptent la position commune articulée autour des points ci-après :

1) nous affirmons que la révision de la liste électorale telle qu’envisagée n’est ni objectivement, ni techniquement réalisable dans le délai projeté, parce qu’il s’agit d’inscrire en 30 jours, des millions d’électeurs à qui il faut donner le temps et les moyens d’obtenir les pièces nécessaires à l’accomplissement de ce devoir citoyen. CE N’EST PAS POSSIBLE !

2) nous affirmons que la programmation, les modalités d’organisation et de financements de ces opérations préélectorales doivent se dérouler dans un cadre de concertation avec l’organe chargé des élections ;

3) nous demandons au gouvernement d’engager un vrai dialogue, c’est-à-dire un dialogue inclusif avec les partis politiques, les organisations de la société civile et l’ensemble des forces vives de la nation. Ce dialogue devra permettre entre autres sujets importants à examiner, d’aboutir à des reformes électorales nécessaires et consensuelles dans leurs aspects juridiques et constitutionnels, organisationnels, sécuritaires et de financement à même de conduire à une élection inclusive, crédible et transparente en 2025, répondant aux standards internationaux et gage d’un nouveau départ de la Côte d’Ivoire dans la justice, l’équité et les droits civiques de tous les citoyens.

Mesdames et Messieurs.

Nous voulons prendre à témoin la communauté nationale et internationale et interpeller le gouvernement sur la nécessité pour la Côte d’Ivoire de trouver des solutions consensuelles à l’ensemble des problèmes liés au système électoral en vue d’assurer l’organisation d’élections inclusives, crédibles et apaisées et de garantir ainsi la démocratie et la paix dans notre pays qui n’a que trop souffert des crises dites post-électorales. 

La survie de notre nation en dépend.

Que Dieu Bénisse la Côte d’Ivoire !

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