A 365 jours de la présidentielle du 25 octobre 2025 en Côte d’Ivoire, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) ne semble pas bouger, selon Jean-Louis Billon, ancien membre du Secrétariat exécutif et délégué départemental dudit parti à Dabakala, dans la région du Hambol, au Nord du pays.
Candidat à la Convention de désignation du candidat du parti à la présidentielle de 2025, il a accordé une interview exclusive au quotidien gouvernemental «Fraternité Matin», jeudi 24 octobre 2024. Dans cette interview, JLB se prononce sur la vitalité du parti auquel il appartient.
Dès l’entame, il dira que «le PDCI-RDA, c’est mon parti et je l’ai toujours défendu. S’il est encore présent sur la scène politique, c’est en partie parce que certains cadres, militants et moi-même, nous nous sommes battus pour sa survie. Le Président Henri Konan Bédié en était le gardien. Il nous a soutenus dans ce combat.»
LORSQUE GUIKAHUE ETAIT LE SECRETAIRE EXECUTIF EN CHEF, LE PARTI ETAIT PLUS ACTIF.
Et de relever des griefs contre la nouvelle équipe dirigeante mise en place par le nouveau président Tidjane Thiam. «Aujourd’hui, le parti est trop calme par rapport à l’échéance présidentielle qui approche. Cela fait dix mois que nous avons un nouveau président et nous n’avons pas encore eu le moindre bureau politique. Par ailleurs, le Congrès qui devrait se tenir en octobre de l’an dernier n’a toujours pas encore été reprogrammé. On ne sait pas encore la date de la convention du parti. Or le compte à rebours de l’échéance de la présidentielle 2025 a déjà commencé. Il faudrait que la direction du parti se bouge beaucoup plus. Les cadres expérimentés ne sont pas mis en avant. Lorsque Maurice Kakou Guikahué était le Secrétaire Exécutif en Chef, le parti était plus actif. Chaque échéance était travaillée minutieusement. Je le répète, il est grand temps que la direction du parti se secoue un peu», a fait savoir Jean-Louis Billon.
Parlant de l’ancien chef du Secrétariat exécutif, Pr Maurice Kakou Guikahué, le délégué de Dabakala justifiera que ce dernier «avait une équipe qui avait une expérience politique de longue date. Aujourd’hui, que ce soit le Secrétaire exécutif ou le président du parti lui-même, ils n’ont jamais été au-devant du parti au paravent. Cela peut arriver dans une institution, mais, n’empêche qu’il faut rester collé aux textes de l’Institution. Un parti politique occupe le terrain politique. Il faut que les différentes instances soient animées. Ce sont les instances qui se prononcent sur des sujets d’actualité. Il n’est pas normal qu’avec un nouveau président, on mette aussi longtemps à tenir un bureau politique (Ndlr, l’instance de décision entre deux congrès, selon les textes du parti) qui aurait pu se tenir le mois qui a suivi son élection. Afin que la nouvelle vision soit exprimée devant le bureau politique et par la suite au congrès.»
DU VIVANT DU PRESIDENT HENRI KONAN BEDIE… LE 13E CONGRES DU PDCI
Pour JLB, «il faut savoir que du vivant du Président Henri Konan Bédié, nous devrions tenir le 13è Congrès du PDCI au mois d’octobre 2023. En clair, ce 13è congrès devrait faire le bilan des actions menées. Il s’est écoulé plus de dix ans depuis le congrès précédent. C’est beaucoup trop. Au prochain congrès, nous devons faire le bilan depuis le précédent congrès et abordé les perspectives. S’agissant des perspectives, nous étions d’accord pour changer le mode de gestion du parti. Ce sont des choses dont nous devrions rediscuter. Nous étions d’accord avec le Président Henri Konan Bédié pour dissocier la Présidence du parti de la candidature à la Présidence de la République. Cela devrait déterminer l’avenir du parti. Aujourd’hui, ensemble repartir vers le temps des timoniers ? Le parti devient presqu’un club de soutien au lieu d’être un véritable parti politique.»
JEAN-LOUIS BILLON-SECRETARIAT EXECUTIF-TIDJANE THIAM
Pour terminer la thématique du PDCI, le député de Dabakala conclura ainsi : «En réalité, j’étais déjà sortant. J’ai été reconduit au secrétariat exécutif sans mon avis. Lors de mes échanges avec le Président Henri Konan Bédié, j’avais déjà décidé de me retirer du Secrétariat exécutif. Nous allions vers une redistribution des fonctions. Il était bon que le secrétariat lui-même se renouvèle. Nos liens sont normaux, nous n’avons pas de problème de personne. S’agissant du parti, j’attends que de vraies rencontres se passent en commençant par le bureau politique. Pour l’instant, j’estime qu’il ne se passe pas grand-chose.»
GRO
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